lundi 12 mars 2018

Conseil de Surveillance de février 2018

En 2015, Pierre Thiollet, Délégué Syndical CFDT SAP France, a été élu par le Comité d’Entreprise Européen pour 4 ans parmi les représentants du personnel au Conseil de Surveillance de SAP SE.
Ce siège est attribué au 2e pays européen du groupe SAP en nombre d’employés, après l’Allemagne.
Le CE Européen a voté en lieu et place de l’ensemble des salariés SAP en France suite à la rupture par la CGT et la CGC des négociations avec la direction.
Par ce mandat, Pierre défend la pérennité du groupe SAP avec le point de vue des salariés.
A la CFDT, comme à la CGT, les rémunérations liées à ce type de mandat sont reversées à l’organisation syndicale.

Pierre nous présente les principaux sujets de la réunion de février, traditionnellement consacrée au bilan de l’année passée et à l’approbation du budget de la nouvelle année. Certaines décisions prises par le Conseil de Surveillance (SVB) de SAP sont reflétées dans le rapport annuel 2017 (Integrated Report).

Budget 2018

Le vote du SVB porte sur le budget global 2018.
L’un des éléments essentiels est le budget d’augmentation de salaire des employés. Ce budget est préalablement discuté entre les représentants du personnel au SVB et l’Executive Board, mais l’Executive Board prend la décision finale. Les représentants du personnel au SVB sont en fort désaccord avec la décision de cette année. La demande d’un effort supplémentaire répondant à ceux fournis par les salariés a été rejetée.
Je n’ai donc pas approuvé le budget 2018.
Ce budget a néanmoins été approuvé par la majorité du SVB.

Rémunération de l’Executive Board

Cette rémunération, issue d’un calcul complexe, comprend 3 parties : le salaire de base, le « Short Term Incentive » équivalent à notre salaire variable, et le « Long Term Incentive ».  Cette dernière représente la plus importante part de la rémunération et ne peut être perçue qu’après quelques années (voir pages 31 à 34 du rapport annuel).
Les éléments composant ces 3 parties sont pour la plupart issus d’un calcul clair et ne peuvent être modifiés. Mais certains peuvent être attribués de façon discrétionnaire par le SVB.
Le Short Term Incentive dépend de 4 métriques, dont 3 financières et une discrétionnaire. Celle-ci a été fixée cette année à 88 %, ne remontant pas la moyenne des 3 autres.
Pour le Long Term Incentive, le résultat calculé peut être modifié par le SVB. Ce n’est pas le cas cette année, le résultat de 97,3 % a été conservé.
J’ai défendu le respect des valeurs calculées d’après les résultats de l’entreprise, contre des modifications qui auraient artificiellement relevé la rémunération des dirigeants.

Dividendes

Deux votes ont porté sur la distribution de dividendes, qui rémunèrent les actionnaires.
L’un augmente de 0,15 € le dividende, pour atteindre 1,40 € par action.
L’autre vote modifie les statuts de SAP pour augmenter la part minimum des bénéfices versée en dividendes. Cette part passe de 35 à 40 %.
A la CFDT, nous pensons que les bénéfices d’une entreprise qui fonctionne bien doivent être redistribués de façon équitable entre les salariés, les actionnaires et l’entreprise. La part revenant à l’entreprise lui permet d’investir dans la croissance et l’innovation. Ces propositions allant à l’encontre de ces principes, j’ai dû là aussi voter contre.


Une stricte confidentialité pèse sur les travaux du SVB.
Les sujets de la réunion de début d’année donnant lieu à des décisions ensuite rendues publiques, cela me permet pour une fois de partager quelques informations.
Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à me contacter, directement ou par l’intermédiaire d’un élu CFDT.