La CFDT SAP salue l’excellent
travail d’analyse du cabinet Syndex. Les éclairages apportés sont précis. Le
constat montre de graves lacunes de la direction.
Ainsi, les données montrent que
SAP a encore creusé les écarts de rémunération entre femmes et hommes, malgré
un discours d’égalité.
Certaines données font illusion.
Par exemple, on constate que la rémunération des femmes « Sales et Presales » promues en 2018 a augmenté de 13 % contre 9 %
pour les hommes promus. Mais ce « rattrapage » apparent est gâché par
les augmentations des personnes non promues, 4,9 % pour les femmes contre 5,7 %
pour les hommes ! La direction finance-t-elle le rattrapage des femmes
promues par une moindre augmentation des femmes non promues ? Comment
espérer alors atteindre une égalité réelle ?
Le taux moyen d’augmentation des
femmes est inférieur à celui des hommes pour le career level T2 hors promotions, et pour les T3 et T4 avec ou sans
promotions.
En revanche, pour T5, le taux
moyen d’augmentation des femmes est supérieur ! Mais ce niveau ne compte
que 14 femmes contre 82 hommes…
Le cabinet Syndex a analysé
l’évolution de carrière des salariés qui avaient moins de 30 ans en 2013 et qui
sont encore présents (24 sur 48). La rémunération des femmes a augmenté de 41 %,
contre 49 % pour les hommes. L’écart moyen est passé de 6 437 €
en 2013 à 13 305 € en 2018, soit +106,7 %.
Pour les personnes qui avaient
entre 30 et 35 ans en 2013 (45 %, sur 154, ont quitté l’entreprise), les
rémunérations moyennes étaient assez proches en 2013 (63,2 k€ pour les
femmes, 65,5 k€ pour les hommes). La rémunération moyenne des femmes a
augmenté de 30 %... celle des hommes de 47 %. L’écart a donc été
multiplié par 5 !
Parmi les 218 salariés de plus de
50 ans en 2013, 35 % ont quitté l’entreprise, principalement lors des PSE.
Hors career level T5 (ce niveau ne
permet pas de promotion et n’est donc pas directement comparable aux autres),
l’augmentation de rémunération de 2013 à 2018 est de 15,5 %, pour les
femmes comme pour les hommes. Malgré cette apparente égalité, le déséquilibre
des rémunérations initiales conduit à un accroissement de l’écart de
rémunération, passé de 26 632 € en 2013 à 30 524 € en 2018.
Heureusement que des budgets ponctuels réservés à la réduction des écarts de
rémunération ont limité les dégâts.
L’analyse de ces 6 années montre
donc que, malgré la volonté affichée et les discours satisfaits, les actions de
la direction sur le sujet crucial de l’égalité salariale entre femmes et hommes
débouchent concrètement sur l’accroissement des écarts de salaire au détriment
des femmes.
Cette dégradation se vérifie pour les personnes de moins de 30 ans, entre 30 et 35, et de plus de 50 ans en 2013.
Cette dégradation se vérifie pour les personnes de moins de 30 ans, entre 30 et 35, et de plus de 50 ans en 2013.
La CFDT constate que SAP continue
à creuser l’écart de rémunération entre femmes et hommes.
S’agissant des progressions de
carrière, la CFDT SAP dénonce le non-respect de la promesse, faite par la
direction ces dernières années, de ne pas maintenir exagérément les femmes dans
le premier grade. Les données de la commission égalité professionnelle
et les données Syndex le démontrent.
Pour chaque career-level, dans le premier grade, les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes quel que soit le nombre d’années dans le premier grade de chaque career level ! Conséquence : le taux de départ à 2 ans des femmes est nettement supérieur à celui des hommes. Les efforts de recrutement des femmes sont gâchés par le traitement inéquitable qui suit.
Pour chaque career-level, dans le premier grade, les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes quel que soit le nombre d’années dans le premier grade de chaque career level ! Conséquence : le taux de départ à 2 ans des femmes est nettement supérieur à celui des hommes. Les efforts de recrutement des femmes sont gâchés par le traitement inéquitable qui suit.
Progression de carrière,
rémunération, l’égalité femmes-hommes ne progresse pas réellement chez SAP
France, elle régresse même.
Parfois le déni, souvent les
discours vertueux et volontaires, les grands engagements abstraits, les labels
d’entreprise ou de groupe… tout cela ne masque pas la réalité du problème.
SAP France ne traite pas
équitablement les femmes et les hommes.
La direction est très soucieuse
de performance, d’atteinte des objectifs, mais est décidément bien plus sévère
envers ses salariés qu’envers elle-même.
La CFDT appelle la direction à
des actions concrètes, urgentes et sincères, et surtout à des résultats enfin
concrets.
Chez SAP France, femmes et hommes
ne sont pas égaux. Cela doit cesser. Maintenant.